L’épicondylite: Quand le coude fait mal!
‘’J’ai mal au bureau tant que j’ai à travailler sur la souris’’, ‘’Je n’arrive plus à jardiner, à cuisiner ou même à laver mon assiette’’, ‘’Ça me réveille la nuit et le matin je suis complètement en-raidi du coude’’ et une panoplie d’autres plaintes reliées à l’épicondylite.
Mais c’est quoi cette épicondylite?
Dans le jargon médical, le suffixe -‘ite’ dénote une inflammation. Inflammation des bronches : bronchite. Inflammation des tendons : tendinite. Inflammation de la conjonctive de l’œil : conjonctivite! Et donc l’épicondylite est une inflammation de l’épicondyle!
Alors c’est quoi l’épicondyle? Un peu d’anatomie s’impose.
Le coude est la zone de jonction, ou simplement l’articulation composée de la partie inférieure de l’os du bras, l’humérus; de la partie haute des deux os de l’avant-bras, notamment l’Ulna (Cubitus) et Radius. Au niveau de la partie inférieure de l’humérus, on trouve en dedans et en dehors deux proéminences osseuses appelées respectivement : l’épicondyle médial (interne) et l’épicondyle latéral (externe). Ces deux proéminences sont facilement palpables : ils constituent ‘’les os’’ des faces interne et externe du coude. Sur chacun des épicondyles s’insère un grand nombre de muscles d’avant-bras, dont la majorité sont dédiés au poignet ou aux doigts. La surface osseuse étant petite, on comprend donc que le gros des chocs absorbés par la main ou le poignet va être transmis et encaissé au niveau de l’épicondyle. De ce fait, on comprend également que l’épicondyle, que ce soit l’interne ou l’externe, est donc une zone de convergence des forces, et donc une zone à risque.
Sur l’épicondyle latéral (externe) s’insèrent des extenseurs du poignet et des doigts. Une inflammation à ce niveau s’appelle donc épicondylite latérale, autrement fameusement connue sous le nom de ‘’Tennis Elbow’’.
Sur l’épicondyle médial (interne) s’insèrent des fléchisseurs du poignet et des doigts. Une inflammation à ce niveau s’appelle donc épicondylite médiale, autrement fameusement connue sous le nom de ‘’Golfer’s Elbow’’.
Donc qu’est-ce qui cause cela?
Les causes de l’épicondylite sont maintes et nombreuses. Les cas les plus fréquents sont :
– Le travail de serrage en rotation d’avant-bras.
– L’exposition de la main et du membre supérieur à des vibrations constantes (manipulation de machines, marteau-piqueur, etc…).
– Le travail physique couplé avec des chocs (travail avec marteau, coups de poings, etc…).
– La mauvaise posture, notamment à l’ordinateur.
– Les chocs directs, traumatismes ou blessure (comme pour un défi de bras-de-fer).
– Surcharge et mauvais mouvement au sport, mauvaise technique et mauvais équipement (Haltérophilie sans bonne forme ni récupération, raquette lourde, mouvements répétés avec une mauvaise forme…).
– Nutrition pauvre en minéraux, en protéines complètes et surtout manque de bonne hydratation.
– Problèmes mécaniques au niveau du cou ou de l’épaule.
À ces causes, on ajoute des problèmes dans la chimie et la biologie du corps, comme dans le cas de certaines maladies, de prise de certains médicaments et d’autres conditions qui vont au-delà des tendons épicondyliens proprement dits. Ces causes ne sont pas adressées par le présent article.
Des solutions?
Il en existe une panoplie, heureusement!
Mis à part le traitement médical prescrit par le médecin, d’autre soins complémentaires sont très efficaces à résoudre ce problème, notamment la kinésithérapie!
En effet, cette modalité de soin en thérapeutique manuelle ira agir sur les tensions musculaires, pour chercher à les relâcher. Elle ira également adresser la totalité des muscles en amont et aval du coude si nécessaire, pouvant aller du cou jusqu’à la main! Le kinésithérapeute déterminera les régions à soigner après une observation posturale et une série de palpations qui lui fourniront les renseignements nécessaires pour le guider dans son approche. Des massages, de la fasciathérapie, des mobilisations passives, des techniques de levée de tension musculaire, des conseils de correction posturale et d’étirements et d’exercices au besoin, seront fournis par le Kinésithérapeute pour mieux aider le client à gérer ses symptômes et à corriger les facteurs qui ont causé l’atteinte.
La kinésithérapie peut également être couplée avec de l’acupuncture et à de l’ostéopathie qui aideront à rétablir un équilibre physique plus complet pour à la fois accélérer le processus de rétablissement et prévenir la récurrence de l’atteinte.
Vous croyez que vous souffrez de cette atteinte? N’oubliez pas de consulter votre médecin pour un diagnostic et faite vous prendre en charge par des soins qui vous faciliteront la vie!
Patrick P. Georgevitch
Kinésithérapeute – Formateur – Enseignant