Le Burnout

Tout au cours de ma carrière professionnelle j’ai vu multiples cas de personnes en détresse psychologique causée par le surmenage personnel et leurs activités professionnelles. Au début on ne comprend pas pourquoi on en est arrivé là et bien souvent on pointe la principale cause de cet irritant, patron, conjoint(e), emploi, etc. On voudrait trouver immédiatement cette cause pour l’éradiquer au plus vite pour revenir fonctionnel comme ce fût le cas auparavant. Mais le problème est beaucoup plus complexe que ça. Autrefois, personne ne parlait de burnout qui semblait plus être un état de faiblesse ou une nouvelle maladie mentale de l’air moderne. Malheureusement, le burnout est plutôt vu comme un cercle vicieux dans lequel on s’engouffre en toute connaissance de cause pour se dépasser soi-même afin d’atteindre de nouveaux buts personnels ET familiaux ET professionnels ET etc. En d’autres mots trop de but qui outre-passe notre capacité à pouvoir tous les atteindre, puis on s’acharne et perdure à vouloir plaire à tous, tout en s’oubliant sur des phrases telles que, je ne peux plus reculer, il faut que je le fasse et ça ira mieux après, je n’ai plus le choix, ma carrière est en jeu, je vais paraître pour la première fois comme étant faible alors que j’ai toujours été champion(ne) auparavant. Les images qui illustrent le burnout sont évocatrices, j’ai la tête trop pleine, je brûle la chandelle par les deux bouts, je dors dès que j’arrête mais je fais de l’insomnie durant la nuit, je suis submergé par le poids des événements, il ne me reste qu’un seul brin pour tenir le lien de ma capacité en pouvoir prendre plus, je ne respire plus, tous me tombe sur le dos, j’ai plus de temps pour me ressourcer, j’ai mille appels, textos, courriels, retard de rendez-vous et on pourrait en ajouter d’autre évidemment à cette liste.

J’ai connu une femme qui travaillait au bureau jusqu’à tard les weekends pour compléter à tout prix son travail car elle en avait pas le choix. La porte de son bureau fermée avec le chauffage à plein régime car elle avait froid malgré un épais chandail de laine. Un beau jour j’ai appris qu’elle était rentrée en ambulance à l’hôpital pour cause de faiblesse et qu’elle devait prendre une longue convalescence avec un suivi par son médecin. Mais ce ne fût qu’à ce moment même que la direction à commencer à comprendre qu’il y avait un problème tout en se déculpabilisant de cette situation. On ne demande pas à nos employés de travailler nuits et jours ou les fins de semaine. Il aurait fallu venir nous voir bien avant pour nous en parler. Bref tout le contraire de ce qu’un employeur souhaite vraiment, c’est-à-dire, de la performance, l’atteinte des nouveaux objectifs rapidement, de l’efficacité au travail, un délai rapide de réponse et de nos jours une disponibilité accrue pour rejoindre ses employés par le biais du télétravail, téléphone mobile ou nouveaux médias de communication afin de résoudre des problèmes urgents ou pour subvenir à l’avancement d’un projet avec livrable à date fixe ou pire par promesse aux clients d’un support 24/7.

Récemment j’ai discuté avec des collègues qui sont aux prises avec la situation de concilier le travail-famille et qui recherche des solutions afin de briser ce cercle vicieux qui ruine leur vie personnelle, leur santé, leur vie sociale, leur qualité de vie, leur vie amoureuse, leurs contacts familiaux, même leur estime de soi et leur travail. On peut ressentir leur stress, leur colère, leur désarroi, l’envi de tout laisser tomber si jamais il pouvait gagner à la loterie. Par contre, il y en d’autre qui s’en sorte un peu mieux.

Premièrement, je ne suis pas le/la seul(e) à vivre exactement la même situation car plusieurs n’osent pas en parler, donc il faut s’en parler et en discuter avec nos patrons. Dresser nos limites qui peuvent changer en fonction de notre âge, de la maladie, de notre vie personnelle. Les maintenir et qu’elles soient bien claires et établies. Pas de surtemps le soir et les fins de semaine même s’ils sont payés, car trop souvent l’overtime nous amène à mener un rythme de vie surmultiplié par deux que seuls les extras peuvent nous permettre de se payer.

Deuxièmement, je me réserve des blocs de temps pour moi sur ma cédule de temps, faire du yoga, marcher et faire des randonnées, aller au restaurant avec des amis, voir des spectacles, rire et faire le vide par des activités diamétralement opposées, faire des choses simples et gagas. Prendre soin de soi-même en allant dans un spa, recevoir un massage de détente. En bref se créer une bulle de temps de qualité pour notre propre bien-être afin de contrer le mal-être.

Troisièmement, se doter d’un plan de vie pour pouvoir se dire, moi je sais ce que je vœux faire de ma vie et je ne suis pas seul car chez-moi nous pensons de cette même façon. Sortir de l’isolement psychologique et renverser la spirale des événements qui se concentre vers nous en projetant cette spirale vers l’extérieure. Ne plus être une cible mais plutôt dégager son propre momentum selon son propre rythme basé sur nos propres limites en équilibre avec nous-même tout en se respectant.

En terminant, j’avoue que je dois mettre tout ce j’ai écrit pour moi-même, au jour le jour et que ça me demande de la discipline. On n’arrête pas le temps, mais un peut ralentir les événements et ne pas les anticiper pour que tout soit fait le même jour. Il y aura un temps où ce sera le bon moment pour faire ce que j’appréhende aujourd’hui. Mais pour le moment, je dois m’excuser, car j’ai pris un rendez-vous très important avec mon spécialiste du toucher thérapeutique qui me permettra de passer des moments bien spéciaux de détente auxquels j’ai droit, c’est-à-dire de s’occuper de mon bien-être pour casser la spirale du burnout.

Par Sylvain Perron,

Massothérapeute